23 mars 2021

Miguel Ruiz, 2018, Les quatre accords toltèques, Jouvence

Par Vincent

La remise en cause de notre vision du monde est toujours quelque chose de difficile à accepter pour nombre d’entre nous. Nous sommes domestiqués depuis notre enfance, à apprendre, pour construire notre identité. Or nous croyons sur parole les idées de nos parents. Et peu importe le niveau d’émancipation que nous aurons acquis durant notre vie, nous aurons toujours cette part de nous qui refusera totalement de mettre de côté notre passé et notre identité.

Selon l’auteur Miguel Ruiz, nous sommes perpétuellement en train de rêver, la seule différence avec le sommeil est le cadre matériel. (Tout ce qui est matière). Par exemple, lorsque vous blessez quelqu’un dans un rêve que ce soit physiquement ou moralement, vous pouvez revenir en arrière pour éviter cela, alors que dans la réalité vous ne pouvez pas encore retourner dans le passé. De plus, nous essayons tout le temps de plier la réalité à notre rêve. Lorsque nous rêvons d’être millionnaire nous allons tout faire pour le devenir ou du moins se persuader que c’est un objectif.  En somme, le monde est complexe car nous le percevons de manière différente, par conséquent notre processus d’apprentissage impacte nos envies. Ainsi, le monde est composé d’une multitude de strates de rêves qui s’assemblent. Il est le produit de cercles de croyances communs qui s’agrandissent :  tout d’abord la famille, puis l’entourage, la communauté, la ville… Ensemble, L’entièreté de ces rêves constituent le « rêve de la planète ». Ce livre va nous donner des clés afin de s’échapper de ce rêve commun

« J’aimerais que vous oubliiez tout ce que vous avez appris au cours de votre existence ». Le processus de domestication depuis notre enfance nous apprend à nous « auto-domestiquer. » À l’âge adulte, nous avons atteint un stade où l’homme peut se faire son propre juge, par le système de croyances acquises. Ce jugement est dicté selon l’auteur par le « Livre de la loi ».  Il y est inscrit tous les accords, pactes que nous réalisons avec nous-même ou avec les autres, afin de se constituer notre identité. Mais dès qu’une action ou une parole va à l’encontre de ce livre — par exemple prendre une décision contraire aux parents, comme choisir une orientation universitaire contraire à leurs attentes — la personne concernée se sent en général coupable, un sentiment de honte, voire de peur peut surgir. Ainsi, « Ce livre de la loi » oriente notre vie alors que nous n’avons pas choisi d’y inscrire notre pensée. Même s’il est faux, il nous donne un sentiment de sécurité, de faire la bonne chose aux yeux des autres ou de nous-même par le processus d’auto-domestication. 

Nous pouvons ici faire le lien avec Étienne de la Boétie et son idée de servitude volontaire. La Boétie établit que c’est par l’habitude et la « ruse des tyrans » notamment, que l’Homme s’est asservi. En effet selon lui, l’habitude ancre dans l’esprit une idée tellement forte qu’elle fait partie de l’identité qui est impossible à remettre en cause. De même pour la ruse des tyrans, qui consiste à dire, de façon résumée, que cela serait pire si l’on se révoltait contre l’autorité, ainsi on insistait déjà au XVIe siècle sur ce sentiment d’asservissement intérieur. 

En outre, selon Ruiz, se libérer des chaines de ce rêve qui nous asservit serait notre plus grande peur. Être soi-même, la plus grande peur de l’humanité. Durant notre vie, nous créons une image de la perfection aux yeux des autres qui ne sera jamais atteignable, car elle n’est pas réelle. Cela est d’autant plus vrai à l’âge des réseaux sociaux, où la perfection par la beauté est devenue une gangrène. Ainsi, nous nous rejetons, nous sommes incapables de nous accepter car il est impossible d’atteindre cette perfection. Un sentiment de frustration apparaît et peut aboutir à une volonté de maltraiter son corps ou son esprit. Comme on ne s’accepte pas, on change alors pour appartenir à un groupe qui peut être néfaste pour nous. Mais le besoin de sociabilité est tel, qu’on se renie soi-même, sans forcément s’en rendre compte. 

« Personne au cours de votre vie ne va vous faire souffrir plus que vous » voilà une phrase qui m’a personnellement marqué. Grâce à ce livre, vous pourrez maitriser cette souffrance et la transformer en amour. Le bonheur comme la souffrance est un choix.  

Ce livre vous apprendra de nouveaux accords et à détruire les anciens qui vous enchainent. Il permet de découvrir une des voix qui mène à la liberté personnelle.