Apprendre à différencier les sources de motivation: Identifiez vos motivations intrinsèques
Voici tout d’abord une vidéo qui défriche le sujet.
Quitte à entamer l’exploration du continent émerveillant que constitue le processus d’apprentissage, autant s’attacher à distinguer directement son moteur le plus puissant : les motivations intrinsèques.
On entend par ces termes, toutes les causes directement rattachables à votre volonté propre d’apprendre. Ce qui vous pousse à rechercher avec plaisir et autodétermination l’acquisition d’un savoir plus grand dans un domaine ou un autre.
Il peut s’agir de votre curiosité qui a été stimulée par la compréhension d’un phénomène qui vous échappe. L’envie de gagner en compétence et avec elle une marge de choix et d’autonomie dans une discipline que vous valorisez (on retrouve là les 3 sources cruciales de la motivation que l’on développera ultérieurement).
Dans cette optique motrice face au savoir, vous êtes le capitaine à bord et vous chercher à accroitre votre connaissance pour vous même, pour des fins qui vous reviennent et avec lesquelles vous êtes en accord. Il peut s’agir des savoirs indispensables et qui vous attraient pour exercer le métier de votre choix, développer une capacité à résoudre un problème qui vous affecte, entreprendre un hobby, une activité ou un engagement attrayant qui reflètent la manière dont vous voulez grandir en capacité et investir votre temps.
Autrement dit, dans la longue conquête d’un apprentissage, il s’agit de l’étoile polaire qui guide votre cheminement. Dans un registre culturel différent, celui du Japon, il fait partie intégrante de votre « ikigai » ces centres d’intérêts et ces sources de maitrise qui remplissent de sens votre âme et qui définissent vos préférences et votre personnalité.
On l’oppose fréquemment aux motivations extrinsèques, celles qui restent déterminées par des agents extérieurs. Typiquement pour de jeunes étudiants, cela se transcrit par l’obtention d’une note, par extension un diplôme ou une formation ou bien l’évitement d’une sanction (être ajourné, disputé par ses parents, plus soutenu par les pairs…). Plus largement cela émane de la volonté de leur environnement familial, les attentes des parents, les conceptions de la fratrie, l’environnement amical, une obligation institutionnelle (je perds ma bourse si je n’assiste pas à tant d’heures de cours, dans un emploi cela peut se présenter sous cette forme: je ne monterai pas en responsabilité, si je ne maitrise pas tel logiciel ou un autre, si je ne fais pas des progrès substantiels en orthographe…) ou encore un passage social ou culturel conventionnel quasi obligatoire pour obtenir un accès ou un droit (apprendre un minimum juridique et mécanique pour passer le permis par exemple).
Pour établir plus précisément cette distinction on peut se référer aux travaux de Deci et Ryan qui ont montré comment des individus qui aimaient mener une activité pouvaient en être dégoutés si on se mettait à les payer pour l’exécuter, surtout s’ils avaient l’impression d’être manipulés pour la faire et de ne plus avoir de contrôle sur leur propre détermination à conduire cette activité :
Deci E., Ryan R., (1985), Intrinsic motivation and self-determination in human behavior, New York, Plenum press
Loin d’être simplement opposés, ils forment plutôt les deux extrémités d’un spectre sur lequel tout individu oscille tout au long de sa vie.
De merveilleuses choses peuvent être transmises et apprises via l’obligation extrinsèque et des savoirs moins importants conquis par pur plaisir. Simplement, il est aujourd’hui démontré par de solides recherches que les étudiants qui auront fait pencher leur balance un peu plus du côté de la motivation intrinsèque pour leurs études en retireront de plus grands gains d’apprentissage. Plus encore, ces gains seront plus durables et opérationnels pour permettre de réagir et d’appliquer ces connaissances dans les situations où elles s’avèrent utiles.
C’est notamment l’étude fondatrice de l’université de Göteborg qui établit ce constat:
Marton, F. and Säljö, R. (1976) On qualitative differences in learning. 1 – outcome and process. British Journal of Educational Psychology, 46, pp. 4–11
Sans rentrer à ce stade dans les détails, développer une motivation intrinsèque pour un champ d’étude, favorise l’adoption d’une position propice à mieux, plus et pour plus longtemps apprendre.
Quels sont dès lors les ressorts qui permettent de susciter cette posture ? Et partant, comment la renforcer ?
N’étant pas boursière, les obligations institutionnelles n’ont pas eu d’influence tout au long de ma formation. Cependant, il est vrai que mon environnement familial jouait un rôle important au début de mes études. Mes principales motivations en Licence étaient extrinsèques, à savoir rendre fière ma famille, obtenir de bonnes notes, etc. Ce n’est qu’en arrivant en première année de Master que j’ai eu de réelles motivations en vue d’un enrichissement linguistique, didactique et culturel pour ma formation, afin d’atteindre mon objectif, à savoir devenir enseignante. C’est ma propre volonté d’apprendre qui me guide constamment vers la réussite. Lorsqu’on se rapproche de notre but, en arrivant au terme de nos études, on distingue rapidement notre source de motivation.
Cet article illustre mes pensées et me permet maintenant d’identifier parfaitement ma source de motivation.
Merci pour ce point sur cette différenciation entre extrinsèque et intrinsèque.
Merci pour ce partage d’expérience. Effectivement on voit bien que le curseur a bougé au cours de ce cursus et c’est tout l’enjeu des ressources présentes sur ce site.
C’est aussi le gage d’une scolarité épanouissante et d’une trajectoire académique qui ne fait que commencer. Chemin faisant, les motivations devenant plus intrinsèques, elles ne peuvent que renforcer la curiosité et le goût pour de plus amples explorations.
Associées au développement des capacités, cela présage d’un accomplissement à un niveau académique encore supérieur et c’est tout ce que l’on peut, dans ce cas, souhaiter.