Gloire à l’autodidaxie
Peu d’époques ont vu naître autant de chances de se faire autodidacte
La noblesse dans le geste de se doter des moyens pour ses actes
La rigueur philosophique de se prendre pour propre maître autant que pour élève
Rappelle la volonté de toujours rechercher l’essence du savoir sans jamais en atteindre la sève
Il m’est odieux de suivre comme de guider
Scandait déjà un adepte de la pensée fournaise
Ce cheminement de l’esprit propre à s’élever vient à qui reste saturé des fadaises
Dernier espoir quand de sa propre ignorance on a constaté la falaise
Il n’est pas meilleure pédagogie que d’enseigner pour apprendre
Devenir son propre professeur est le meilleur moyen de la répandre
Tout développement substantiel au fond ne peut être qu’endogène
Demande à Bookman si c’est le ciel qui l’a libéré de ses chaines
Comme si l’on pouvait confier à autrui
Son unique lueur pour se guider dans la nuit
La charge d’exprimer au mieux le potentiel de ses gènes
S’améliorer par sa volonté, dans le sillon des auteurs qu’on aura voulu retracer
En s’appuyant sur l’exercice minutieux de son sens critique
À développer l’attention soigneuse de sa propre mécanique
Écarquiller les yeux sur tout ce qui amoindri l’indépendance de jugement
Plus qu’un style académique à respecter, trouve l’entraînement qui ne laissera aucun survivant
Demande au dragon philosophique les milliers de mouvements
À concéder pour parfaire d’un seul geste le maniement
Pas d’école pour école
C’est en devenant Éole que l’on apprend le vent
Sois dans l’eau comme dans ton élément
Le procédé d’adaptation ultime
Le plus élevé des obstacles, l’occasion de se hisser sur ses cimes
Polir chaque jour ses convictions intimes
Capture mon attention tel un diamant sublime
Demande à mes incrédules enseignants d’anglais
Tard le soir, plutôt que de dormir, je traduisais
Il n’y a que le sommeil de l’apprentissage pour nous tenir en laisse
Voilà comment j’appris des mots qu’eux-mêmes méconnaissent
Regarde comment mon grand-père a appris à laisser sa presse pour devenir gestionnaire
S’auto-former chasse la paresse et devient un devoir élémentaire
Faire preuve pour soi d’autorité
Le sens profond que les anciens y ont logé
S’instruire c’est d’abord vouloir grandir et s’autoriser à rêver
Accroître son pouvoir de cerner toute chose par sa pensée
Demande à Léonard pourquoi il a mis l’homme au centre du cercle qui se superpose au carré
Il a de l’ultime réalisation incarné et tracé le projet
La sophistication ultime git dans la simplicité
Aujourd’hui que les technologies sont là pour nous augmenter
On craint à juste titre qu’elles ne servent à nous asservir
Mais regarde contre ce mésusage combien elles peuvent incomparablement nous instruire
La toile regorge de tutoriels, de quoi s’instruire plus vite que ne disparaissent les ailes de Gabriel
Il n’est plus d’excuse pour saisir qu’il est toujours l’heure d’ouvrir ce travail
Celui de se tenir au creux de sa propre tenaille
Entre le fer et l’enclume forger une meilleure version de soi
Qui veut diriger son futur intègre cette leçon de poids
Il n’y pas d’armes plus puissantes pour transformer le monde que l’éducation
Le chantre Xhosa de cette leçon, sur les braises d’un pogrom a bâti une nation
L’auto-éducation est une passerelle infinie entre les humains qui ne dépend que de soi-même
Manier le pouvoir de cette plume c’est créer de son être le plus désiré de ses poèmes
La faculté de s’instruire
La faille des faux empires
Contre toute doctrine
La plus fatale des nitroglycérines
Qu’on me donne l’autodidaxie ou que je trépasse
Comme ces résistants qui ont choisi d’ôter leurs vies plutôt que de vivre dans l’impasse
Devant toute ambroisie je ne désire qu’une seule tasse
Celle qui m’invite à faire de chaque parcelle de l’univers ma propre classe
Le plus puissant levier pour soulever ce monde
Provient d’un point d’appui fixé en soi, que votre indomptable imagination féconde